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Xenophon

Grèce - 350 avant JC

Xénophon est le premier connu en Europe à formuler un traité d'équitation. Ce sont ses ouvrages sur lesquels se sont penchés les maîtres de la renaissance et en particulier Federico Grisone.

Les grecs s'étaient efforcés, de tous temps, de comprendre le cheval, d'étudier et d'analyser son tempérament et ses caractéristiques, et s'étaient abstenus d'utiliser la force pour le contraindre à obéir.

Bibliographie

  • Hipparque ou le maître de cavalerie
  • Traité d'équitation

Son précurseur et modèle, un certain Simon, disait :"On n'enseigne pas la danse à un danseur avec un fouet et des éperons !"

 

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Federico Grisone

Italie - 16e siècle

Ce gentilhomme napolitain étudia attentivement les traités de Xénophon et ouvrit en 1532, à Naples, une école où il enseignait aux fils de bonne famille les bonnes manières et l'art de la monte et du dressage. Son enseignement eut un gros succès et la fine fleur de l'aristocratie européenne accourut se former chez lui. Le couronnement de sa carrière fut la publication de son traité, accueilli avec un enthousiasme partiellement immérité, puisqu'il reproduit presque mot pour mot celui de Xénophon. De plus, là où les grecs préconisaient la douceur, il avait recours à des procédés très brutaux, et avait inventé tout un assortiment de mors, comme autant d'instruments de torture.

Malgré cela, son école d'équitation eut une influence décisive sur la diffusion de l'art équestre classique, oublié pendant des siècles.

 

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Giovanni Pignatelli

Italie - 1525-1558

Célèbre écuyer de la première moitié du XVIe siècle, Gianbatista Pignatelli, issu d'une noble famille napolitaine fonde une académie à Naples, près de son palais dans le quartier de l'actuel musée national. Sa notoriété est telle qu'on y vient de l'Europe entière. Il eut comme élèves les écuyers français Salomon de La Broue et Antoine de Pluvinel. Avant Pignatelli la forme du mors variait pour pallier les défauts de structure du cheval; il fut le premier à préconiser le mors le plus simple pour tous les chevaux. On lui attribue l'invention du caveçon ainsi que d'avoir lancé l'idée du travail au pilier (d'après ses disciples, affaibli par l'âge utilisait un arbre pour compenser son manque de force physique).

« Il rendoit les chevaux si obeyssans et manians si justement et de si beaux airs qu’on les a veus à son escole sans toutefois se servir communement d’autres mords que d’un canon ordinaire avec le caveçon commun » a écrit Salomon de La Broue « Monsieur de Pignatelle disoit qu’il falloit estre avare de coups et prodigue de caresses ! » Antoine de Pluvinel à son élève Louis XIII

Son maître

Ses élèves

Source : Wikipédia

 

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Pluvinel

France - 1555-1620

Il lui revient l'honneur d'avoir rejeté méthodes et procédés brutaux de l'école italienne. Il a élaboré un enseignement du dressage qui, dans les grandes lignes demeure d'actualité.

Né à Crest en 1555, Pluvinel fut formé à Naples dans l'académie fondée par Grisone, sous l'autorité de Gioanni Pignatelli, et devint directeur des écuries du Duc d'Anjou. En 1594, il fonda à Paris une école destinée aux fils de familles nobles et aux riche bourgeois; outre la danse, l'escrime ou la peinture, on y enseignait le dressage et l'équitation.

L'enseignement de Pluvinel se distingue de celui de ses maîtres italiens par l'affirmation de deux principes fondamentaux. Il entend, certes, que le cheval soit considéré en tant qu'individu. Avec une étonnante lucidité et une surprenante compréhension, il constate que chaque cheval possède ses caractéristiques, défauts et qualités; en un mot : une personnalité.

Pluvinel recommande surtout de ne jamais recourir à des sévices, mais de traiter les chevaux avec rigueur et discipline, sans jamais perdre confiance dans la supériorité technique de l'homme. "Que la bonté l'emporte sur la sévérité ... On ne doit battre un cheval que si sa désobéissance est fille de paresse ..."

Pluvinel passe pour avoir remis en pratique les piliers de dressage qui permettent d'enseigner au cheval non monté figures et exercices. Ils sont encore utilisés à Vienne, dans le manège de la célèbre école espagnole.

Ses maîtres

Ses élèves

  • Louis XIII

Bibliographie

C'est pour le roi Louis XIII que Pluvinel rédigea le traité portant le titre "Instruction du roy" pour lequel Crispin de Passe grava de nombreuses eaux-fortes d'une grande qualité esthétique. L'auteur mourut lorsqu'il n'était pas encore terminé. Le livre parut en 1623 sous le titre de "Manège Royal".

Son admirateur Menou de Charnisay, estimant que la véritable pensée du maître n'avait pas été suffisamment respectée, procéda à la refonte complète du texte et le publia à son tour en tant qu'"Instruction du Roy en l'exercice de monter à cheval". Cet ouvrage constitue en quelque sorte la bible de la littérature équestre.

 

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Duplessis

France - 1620-1696

Qualifié par Saint Simon de "premier homme de cheval de son siècle", il commença à fonder la réputation, éclatante en Europe, du Manège de Versailles. Cette école qui allait devenir le berceaux des traditions équestres de la France.

Ses élèves

  • Louis XIV

 

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François Robichon de la Guérinière

France - 1687-1751

Considéré comme le "père de l'équitation française".

Ses maîtres

  • Antoine de Vendeuil

Bibliographie

  • L'école de cavalerie

 

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Cazaux de Nestier

France - 1684-1754

Maître et premier écuyer cavalcadour de Louis XV. Il choisissait et montait les chevaux personnels du roi.

Réputé pour monter les chevaux les plus difficiles, avec de surcroît, des mors de sa fabrication très doux pour l'époque, il est resté célèbre pour sa position parfaite, à l'extérieur comme au manège. Il aimait les chevaux limousins et les mis à la mode à la cour.

 

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Francois Baucher

France - 1796-1873

D'extraction modeste encore qu'aisée, Baucher est né à Versailles, en 1796. Il dut très jeune, son initiation équestre à son oncle qui dirigeait les écuries du prince Borghèse à Milan, où il commença à travailler avec une ardeur infatigable comme élève piqueur. Il revint en France, à Versailles, en 1816, où le prestige du Vicomte d'Abzac exerce sur lui une véritable fascination. On le retrouve piqueur aux écuries du Duc de Berry puis successivement au Havre, à Rouen et à Paris, comme professeur puis comme propriétaire de manège.

"Partisan"

En 1834, il s'y associe à Charles Pellier, issu d'une des plus vieilles familles de professeurs d'équitation, retrouve les Franconi, célèbres écuyers de cirque, et se fait connaître avec éclat par le dressage de "Partisan et de "Capitaine", qui fondèrent sa réputation équestre.

Dès lors, sa carrière d'écuyer de cirque, de dresseur de chevaux, de novateur et de chef d'école se poursuivra en France et en Europe, au cours d'une vie de travail intensif, totalement consacrée à l'équitation. Son oeuvre écrite, traduite en plusieurs langues, reflète l'évolution, les déboires et les joies d'une passion poussée jusqu'à la monomanie. Baucher est cependant un homme très intelligent, prodigieusement instruit d'un art qu'il considère comme une science, et son instruction équestre est extraordinaire. Aussi est-il ombrageux et souffre-t-il mal la critique. Il sait rendre lumineusement claire et convaincante sa méthode, et ses élèves sont-ils davantage des disciples touchés par la grâce que des élèves.

Toute sa vie il poursuit un même but : "la possession complète des forces du cheval, de façon que le cavalier pût en disposer à son gré et jouer en quelque sorte avec elles."

Sa controverse avec le vicomte d'Aure se poursuit pour le plus grand bénéfice de l'équitation française car en dépit de leurs divergence et tout à fait à leur insu, ils ne sont pas sans professer "des principes ayant entre eux bien des points de rapport" (L'Hotte), comme ils ont en commun des qualités similaires : assiette inébranlable, puissance des jambes, souveraine légèreté de la main, tact équestre suprême, aptitude à monter et à "mettre" les chevaux les plus difficiles, et même une sorte d'évolution parallèle dans le temps. La première manière de Baucher est sévère : la possession complète des forces du cheval l'amène à risquer et à réussir des tours de force : le galop en arrière sur trois jambes par exemple, mais le cheval est "comme stupéfait d'être ainsi domestiqué" (général Decarpentry), on le dira "bauchérisé". Puis il s'attache à la perfection dans la légèreté appliqué à des airs plus simples. Il abandonne la bride pour donner toute sa préférence au bridon. Il meurt en disant à L'Hotte : "Avez-vous pratiqué avec suite mes derniers moyens, auxquels vous seul avez été complètement initié ? Je suis heureux de vous les avoir transmis. Le bridon, voyez-vous, présente tant de ressources ! Travaillez le avec suite, vous verrez qu'il est plein de bonnes choses. Que la résistance soit en haut, en bas, à droite, à gauche, partout le bridon donne le moyen de la dominer."Sources

Ses élèves

Bibliographie

  • "Dictionnaire raisonné de l'équitation", 1833
  • "Dialogue sur l'équitation", 1841
  • "Réponse à la critique"
  • "Oeuvres complètes, Dumaine, 1854

 

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Vicomte d'Aure

France - 1799-1863

Il sera écuyer en chef à L'école de cavalerie de Saumur de 1847 à 1855.

D'un caractère primesautier, intuitif et improvisateur jusqu'à "l'inspiration", dira L'Hotte, homme de cheval et homme du monde jusqu'au bout des ongles. Cultivé et fin, il ne dédaigne ni l'humour, ni la gaillardise. D'avantage exécutant que pédagogue, enclin à simplifier, s'il est imbu des principes classiques de l'Ecole de Versailles, il les adapte à une équitation d'extérieur, où il excelle, et par ce mariage élégant d'une équitation de tradition avec celle que réclament la mode et les besoins de l'époque, il fait oeuvre de chef d'école. Exécutant, il allie une assiette, une puissance qui s'exerceront à l'occasion sans ménagements, à une légèreté de main inégalée. "Il jouait avec les rênes comme avec de légers rubans qu'on craindrait de casser". (L'Hotte)

D'Aure est un grand seigneur aisé, d'abord militaire, ensuite écuyer de deux rois : Louis XVIII et Charles X, élève d'un des plus célèbres maîtres de son temps, le vicomte d'Abzac, et ami du Duc de Nemours.

Ses principes sont la clarté même :" L'art en se généralisant doit se simplifier ... Il doit être appliqué, de nos jours, à régulariser les allures, à posséder le cheval tout en lui laissant son énergie naturelle et l'aidant à développer, presque de lui-même, les qualités qui lui sont propres".

Cette conclusion résume bien toute la doctrine, mieux, toute la philosophie équestre de D'Aure, mais elles inspirent également le style que l'équitation française adoptera à l'avenir. Sources

Ses maîtres

Ses élèves

Bibliographie

"Traité d'équitation", librairie militaire Baudoin, 1893.

 

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Général L'Hotte

France - 1825-1904

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Ses maîtres

Ses élèves

Bibliographie

  • Un officier de cavalerie, 1905
  • Questions équestres, 1906

 

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James Fillis

France - 1834-1913

Ecuyer civil fréquemment en opposition avec les ecuyers militaires français de son temps, en particulier le capitaine de Saint Phalle. James Fillis est un descendant indirect de Baucher, de par son maître François Caron, écuyer en chef de la Maison de l'Empereur de Russie, auquel il succéda plus tard dans les mêmes fonctions. Fillis, comme Baucher obtient de ses chevaux des "tours de force" : galop sur trois jambes, galop en arrière, etc ...

A sa différence, il ne monte que des pur-sang et se produit beaucoup à l'extérieur. Il a donc sa personnalité équestre particulière et c'est un remarquable exécutant. Il se réclame de l'école Française, mais sa position à cheval est peu orthodoxe.

Ses "principes de dressage et d'équitation", ouvrage fort clair et écrit dans une langue excellente, mais que de mauvais esprits attribuent à son élève et admirateur Clemenceau, demeurent aujourd'hui encore parmi les classiques de l'équitation.

"Le principe fondamental, c'est qu'il faut rechercher l'équilibre ... la légèreté du cheval dans l'impulsion. L'équilibre par la hauteur de l'encolure fléchie à la nuque et non au garrot, l'impulsion par les jarrets engagés sous le centre, la légèreté par la flexion de la mâchoire.

Voilà mon équitation... quand on sait cela, on sait tout et on ne sait rien."

Ses maîtres

  • Francois Caron

Ses élèves

  • Clemenceau

Bibliographie

  • "Principes de dressage et d'équitation", Flammarion, 1905
  • "Règlement pour le dressage du cheval d'armes", Flammarion, 1908
  • "Journal de dressage"

 

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Etienne Beudant

France - 1863-1949

Adepte du général Faverot de Kerbrech dont il ne reçut jamais les leçons mais qu'il étudia dans le texte, formé à Saumur comme officier de cavalerie, Étienne Beudant appartient à la lignée bauchériste des écuyers français. Il appliqua notamment le précepte célèbre de Baucher, "main sans jambes, jambes sans main", qu'il transforma en "main sans jambes".

Son talent personnel et son habileté à cheval ont été saluées par quelques-uns de ses contemporains, mais dans l'ensemble, le capitaine resta dans l'ombre. Toujours en recherche d'une équitation légère, Beudant travailla sans relâche avec ses chevaux, et écrivit plusieurs ouvrages. Il voulut montrer que même des chevaux modestes pouvaient donner de grands résultats.

Ce qu'en pensaient ses contemporains :
Général Decarpentry : « Beudant est l’écuyer le plus mirobolant que j’ai jamais rencontré – je n’ai pas connu d’exécutant pouvant lui être comparé – J’ai vu Mabrouk et son travail de haute-école tenait de l’invraisemblable. »

Colonel-vétérinaire Monod (Directeur du Service Vétérinaire des Troupes et Chef de l’Elevage au Maroc) : « Une maîtrise de soi absolue, une patience à toute épreuve, la fermeté alliée à la douceur, une observation soutenue, un jugement sûr, une position impeccable, toutes ces qualités, Beudant les possède à un degré tel que dans les dressages de ses chevaux, les mécomptes sont inconnus. »

"Mes principes de dressage qui veulent le cheval léger aux éperons autant qu'à la main, qui n'admettent pas les déplacements d'assiette comme aides, et qui laissent le cheval agir de lui-même dès qu'on lui a donné la position". (Extérieur et Haute École)

"La clef des mystères de l'équitation savante est la légèreté obtenue sans prendre en rien sur l'impulsion".

Bibliographie

  • "Extérieur et Haute École", 1923
  • "Dressage du cheval de selle", 1929
  • "Souvenirs équestres", 1934
  • "Main sans jambes... Notes et souvenirs", 1945

 

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Capitaine de Saint Phalle

France - 1867-1908

Officier de cavalerie, écuyer du manège de Saumur.

Son esprit curieux et la précocité de son talent ont fait de lui un grand nom de l'école française. Brillant cavalier d'extérieur, saint Phalle était aussi un dresseur dont les résultats "surprenants" seront attesté par la réussite de son pari contre Fillis.

Bien que prématurément disparu, il devait marquer sa période face aux tenants du Bauchérisme.

Ses maîtres

  • Francois Caron

Ses élèves

  • Clemenceau

Bibliographie

  • "Equitation"
  • "dressage et emploi du cheval de selle"
  • "Souvenirs cavaliers"

 

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Sources : "Pratique de l'équitation d'après les maîtres francais" par Etienne Saurel, 1964, Flammarion

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